Nouveau, toujours, bonjour!
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Woban
Gimli
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david50
Odime
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Re: Nouveau, toujours, bonjour!
J'ai compris. C'est les petits champ's que je passe au juicer avec les pissenlits.
Odime- Messages : 1104
Date d'inscription : 18/02/2014
Age : 98
Représentation anciens vieux nus, nouveaux vieux nus
Alors voilà, je vais donc me présenter.
Je suis j'étais Très HQI.
Au début, je l'ignorais, mais très vite, comme il m'arrivait souvent d'être plutôt mal dans ma tête et dans celle des autres aussi d'ailleurs, je me suis dit que sans doute j'avais une raison d'être, d'être mal.
Bon c'est pas facile de faire une jolie présentation qui donne envie mais regardez l'heure une fois, et vous vous rendrez compte rapidement que pour un vieux HQI comme moi, c'est difficile.
En plus, mais la, je digresse, les smiley sont pas tous disponibles !( Mais qu'est-ce qui fait le nain de tout ce temps sans mettre les smiley bordel !)
Donc j'aurais mis :vieux qui rit canne :
Bref, je me modère! mais je vais ouvrir un sujet :
"Critiques de la modération naine"
cétacé pour le moment
Au début, je l'ignorais, mais très vite, comme il m'arrivait souvent d'être plutôt mal dans ma tête et dans celle des autres aussi d'ailleurs, je me suis dit que sans doute j'avais une raison d'être, d'être mal.
Bon c'est pas facile de faire une jolie présentation qui donne envie mais regardez l'heure une fois, et vous vous rendrez compte rapidement que pour un vieux HQI comme moi, c'est difficile.
En plus, mais la, je digresse, les smiley sont pas tous disponibles !( Mais qu'est-ce qui fait le nain de tout ce temps sans mettre les smiley bordel !)
Donc j'aurais mis :vieux qui rit canne :
Bref, je me modère! mais je vais ouvrir un sujet :
"Critiques de la modération naine"
cétacé pour le moment
Dernière édition par semama le Mer 19 Fév - 22:43, édité 1 fois
semama- Messages : 980
Date d'inscription : 19/02/2014
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
"Passons à la casserole voulez-vous, je bous déjà." Hannibal
semama déboule et se plaint déjà, j'ai pas encore osé créer un nouveau sujet, il le fera avant moi c'est sûr, trop rapide ce tordu pour un jeune lapin comme moi
Invité- Invité
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
Bienvenue et enchantée de faire votre connaissance, cher crustacé décapode!
je suis très réceptive à votre charme pince-sans-rire et j'entame une danse d'amour.
je suis très réceptive à votre charme pince-sans-rire et j'entame une danse d'amour.
-- Messages : 114
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
Venez dormir avec moi. C'est bleu, c'est tiède, et çà sent la lavande.
Dernière édition par Odime le Mer 19 Fév - 22:40, édité 1 fois (Raison : majuscule)
Odime- Messages : 1104
Date d'inscription : 18/02/2014
Age : 98
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
Une Deuche. Tiens, ça me fait penser au grand Duduche qui voulait culbuter la fille du proviseur. Faudra que je relise la BD pour voir si c'était drôle ou si j'étais jeune.
Gimli- Messages : 1301
Date d'inscription : 18/02/2014
Age : 59
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
semama a écrit:
justement ?
La modo peut-elle répondre à ma question ?
ou bien?
Pouvoir, savoir, vouloir, bouilloire et cataplasme., je ne sais foutrement pas à quoi sert ce bouton. Je suis allé jeter un œil dans les entrailles de la bête et tout ce que j'ai vu, c'est qu'on peut le supprimer. Ce à quoi je répugne, il ne faut jamais se séparer d'un bouton à titiller même si on ne sait pas ce qu'il provoque.
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
Je veux bien me faire épiler si ça le dégoute. (Marie-Madeleine)
Gimli- Messages : 1301
Date d'inscription : 18/02/2014
Age : 59
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
KI HA CAZ
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Ma c’hi ha ma c’haz, a oa dimét dec’h ;
Calz a dud a fesson a oa war al lec’h :
Souric ha Mouric, marquis ann Tremeur,
Ha calz a liboudenno a oa deut da heul.
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Ma c’hi ha ma c’haz, a oa dimét dec’h ;
Calz a dud a fesson a oa war al lec’h :
Souric ha Mouric, marquis ann Tremeur,
Ha calz a liboudenno a oa deut da heul.
Invité- Invité
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
- Spoiler:
Le chat qui s'en va tout seul
Rudyard Kipling
Hâtez-vous d'ouïr et d'entendre ; car ceci fut, arriva, devint et survint, ô Mieux Aimée, au temps où les bêtes Apprivoisées étaient encore sauvages. Le Chien était sauvage, et le Cheval était sauvage, et la Vache était sauvage, et le Cochon était sauvage — et ils se promenaient par les Chemins Mouillés du Bois Sauvage, tous sauvages et solitairement. Mais le plus sauvage de tous était le Chat. Il se promenait seul et tous lieux se valaient pour lui.
Naturellement, l'Homme était sauvage aussi. Il était sauvage que c'en était affreux. Il ne commença à s'apprivoiser que du jour où il rencontra la Femme, et elle lui dit qu'elle n'aimait pas la sauvagerie de ses manières. Elle s'arrangea, pour y coucher, une jolie caverne sèche au lieu d'un tas de feuilles humides ; elle poudra le sol de sable clair et elle fit un bon feu de bois au fond de la caverne ; puis elle pendit une peau de cheval, la queue en bas, devant l'entrée de la caverne, et dit :
— Essuie tes pieds, mon ami, quand tu rentres ; nous allons nous mettre en ménage.
Ce soir, Mieux Aimée, ils mangèrent du mouton sauvage cuit sur les pierres chaudes et relevé d'ail sauvage et de poivre sauvage ; et du canard sauvage farci de riz sauvage et de fenouil sauvage et de coriandre sauvage ; et des os à moelle de taureaux sauvages et des cerises sauvages, avec des arbouses de même. Puis l'Homme, très content, s'endormit devant le feu ; mais la Femme resta éveillée, à peigner ses cheveux. Elle prit l'épaule du mouton — la grande éclanche plate — et elle en observa les marques merveilleuses ; puis elle jeta plus de bois sur le feu et fit un Sortilège. Ce fut le premier Sort qu'on eût fait sur la terre.
Là-bas, dans les Bois Mouillés, tous les Animaux sauvages s'assemblèrent où ils pouvaient voir de loin la lumière du feu, et ils se demandèrent ce que cela signifiait.
Alors Cheval Sauvage piaffa et dit :
— Ô mes Amis, et vous, mes Ennemis, pourquoi l'Homme et la Femme ont-ils fait cette grande lumière dans cette grande Caverne, et quel mal en souffrirons-nous ?
Chien Sauvage leva le museau et renifla l'odeur du mouton cuit et dit :
— J'irai voir ; je crois que c'est bon. Chat, viens avec moi.
— Nenni ! dit le Chat. Je suis le Chat qui s'en va tout seul et tous lieux se valent pour moi. Je n'irai pas.
— Donc, c'est fini nous deux, dit Chien Sauvage. Et il s'en fut au petit trot.
Il n'avait pas fait beaucoup de chemin que le Chat se dit : « Tous lieux se valent pour moi. Pourquoi n'irais-je pas voir aussi, voir, regarder, puis partir à mon gré ? » C'est pourquoi, tout doux, tout doux, à pieds de velours, il suivit Chien Sauvage et se cacha pour mieux entendre.
Quand Chien Sauvage atteignit l'entrée de la Caverne, il souleva du museau la peau du cheval sauvage et renifla la bonne odeur du mouton cuit, et la Femme, l'œil sur l'éclanche, l'entendit, et rit, et dit :
— Voici le premier. Sauvage enfant des Bois Sauvages, que veux-tu donc ?
Chien Sauvage dit :
— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi, qu'est-ce qui sent si bon par les Bois Sauvages ?
Alors la Femme prit un os du mouton et le jeta à Chien Sauvage et dit :
— Sauvage enfant du Bois Sauvage, goûte et connais.
Chien Sauvage rongea l'os, et c'était plus délicieux que tout ce qu'il avait goûté jusqu'alors, et dit :
— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi, donne-m'en un autre.
La Femme dit :
— Sauvage enfant du Bois Sauvage, aide mon Homme à chasser le jour et garde ce logis la nuit, et je te donnerai tous les os qu'il te faudra.
— Ah ! dit le Chat aux écoutes, voici une Femme très maligne ; mais elle n'est pas si maligne que moi.
Chien Sauvage entra, rampant, dans la Caverne et mit sa tête sur les genoux de la Femme, disant :
— Ô mon Amie, Femme de mon Ami, j'aiderai ton Homme à chasser le jour, et la nuit je garderai la Caverne.
— Tiens, dit le Chat aux écoutes, voilà un bien sot Chien !
Et il repartit par les Chemins Mouillés du Bois Sauvage, en remuant la queue et tout seul. Mais il ne dit rien à personne. Quand l'Homme se réveilla, il dit :
— Que fait Chien Sauvage ici ?
Et la Femme dit :
— Son nom n'est plus Chien Sauvage, mais Premier Ami ; car il sera maintenant notre ami à jamais et toujours. Prends-le quand tu vas à la chasse.
La nuit d'après, la Femme fut couper à grandes brassées vertes de l'herbe fraîche aux prés riverains et la sécha devant le feu. Cela fit une odeur de foin, et la Femme, assise à la porte de la Grotte, tressa un licol en lanières de cuir et regarda l'éclanche — le grand os de mouton plat — et fit un Sortilège. Elle fit le Second Sort qu'on eût fait sur la terre. Là-bas, dans les Bois Sauvages, tous les animaux se demandaient ce qui était arrivé à Chien Sauvage. À la fin, Poulain Sauvage frappa du pied et dit :
— J'irai voir et rapporter pourquoi Chien Sauvage n'est pas revenu. Chat, viens avec moi.
— Nenni ! dit le Chat. Je suis le Chat qui s'en va tout seul et tous lieux se valent pour moi. Je n'irai pas.
Mais, tout de même, il suivit Poulain Sauvage, tout doux, tout doux, à pas de velours, et se cacha pour mieux entendre.
Quand la Femme entendit Poulain Sauvage qui butait en marchant sur sa longue crinière, elle rit et dit :
— Voici le second. Sauvage enfant du Bois Sauvage, que me veux-tu ?
Poulain Sauvage dit :
— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi, où est Chien Sauvage ?
La Femme rit, ramassa l'éclanche et le regarda, puis dit:
— Sauvage Enfant du Bois Sauvage, tu n'es pas venu pour Chien Sauvage, mais pour le foin qui sent bon.
Et Poulain Sauvage, qui butait en marchant sur sa longue crinière, dit :
— C'est vrai ; donne-m'en à manger. La Femme dit :
— Sauvage Enfant du Bois Sauvage, courbe la tête et porte le présent que je te donne ici ; à ce prix, mangeras-tu l'herbe merveilleuse trois fois le jour ?
— Ah ! dit le Chat aux écoutes, voici une Femme très maligne ; mais elle n'est pas aussi maligne que moi.
Ça, c'est l'image de la Caverne où l'Homme et la Femme habitaient au commencement de tout. C'était vraiment une Caverne très bien et beaucoup plus chaude qu'elle n'en a l'air. L'Homme a une pirogue. Elle est sur le bord de la rivière et trempe dans l'eau pour gonfler le bois. La chose en ficelles, en travers de la rivière, est le filet dont l'Homme se sert pour prendre du saumon. Il y a de jolies pierres propres pour aller de l'entrée de la Caverne à la rivière, afin que l'Homme et la Femme puissent descendre chercher de l'eau sans se mettre du sable entre les doigts de pied. Les affaires qui ressemblent à des cafards, plus loin, le long de la rive, sont vraiment des troncs d'arbres morts qui ont descendu la rivière, venus des Bois Sauvages. L'Homme et la Femme les tiraient de l'eau afin de les sécher, puis de les couper avant de les brûler. Je n'ai pas dessiné la peau du cheval qui fermait l'entrée de la Caverne, parce que la Femme vient de la décrocher pour la laver. Toutes ces petites taches sur le sable, entre ta Grotte et la rivière, sont les marques des pieds de l'Homme et de la Femme. L'Homme et la Femme sont ensemble dans la Grotte, en train de dîner. Ils prirent une Caverne plus commode après l'arrivée du Bébé, parce que le Bébé avait pris l'habitude de s'en aller à quatre pattes jusqu'à la rivière et de tomber dedans, après quoi il fallait que le Chien le repêche.
Poulain Sauvage courba la tête et la Femme glissa par-dessus le licol de cuir tressé, et Poulain Sauvage souffla sur les pieds de la Femme et dit :
— Ô ma Maîtresse, Femme de mon Maître, je serai ton esclave à cause de l'herbe merveilleuse.
— Ah ! dit le Chat aux écoutes, voilà un sot Poulain. Et il s'en retourna par les Chemins Mouillés du Bois Sauvage, en remuant la queue et tout seul. Mais il ne dit rien à personne.
Quand l'Homme et le Chien revinrent de la chasse, l'Homme dit :
— Que fait le Poulain Sauvage ici ?
Et la Femme dit :
— Il ne s'appelle plus Poulain Sauvage, mais Premier Fidèle ; car il nous portera de place en place, désormais et toujours. Monte sur son dos, quand tu vas à la chasse.
Le jour après, la tête haute pour que ses cornes ne se prennent pas aux branches des arbres sauvages, Vache Sauvage vint à la Caverne, et le Chat suivit, se cachant comme avant ; et tout arriva tout à fait comme avant ; et le Chat dit les mêmes choses qu'avant ; et quand Vache Sauvage eut promis son lait à la Femme tous les jours, en échange de l'herbe merveilleuse, le Chat s'en retourna par les Chemins Mouillés du Bois Sauvage, en remuant la queue et tout seul, juste comme avant. Mais il ne dit rien à personne. Et quand l'Homme, le Cheval et le Chien revinrent de la chasse et demandèrent les mêmes questions qu'avant, la Femme dit :
— Son nom n'est plus Vache Sauvage, mais Nourricière du Logis. Elle nous donnera le bon lait tiède et blanc, désormais et toujours, et je prendrai soin d'elle, pendant que toi, Premier Ami et Premier Fidèle vous serez à la chasse.
Le jour après, le Chat attendit voir si quelque autre Chose Sauvage s'en irait à la Caverne ; mais rien ne bougea dans les Chemins Mouillés du Bois Sauvage. Alors le Chat s'en fut tout seul, et il vit la Femme qui trayait la Vache, et il vit la clarté du feu dans la Caverne, et il sentit l'odeur du lait tiède et blanc.
Chat dit :
— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi, où Vache Sauvage est-elle allée ?
La Femme rit et dit :
— Sauvage Enfant du Bois Sauvage, retourne au Bois d'où tu viens, car j'ai rattaché mes cheveux, j'ai serré l'éclanche magique, et nous n'avons plus besoin, dans notre Caverne, d'amis ni de serviteurs.
Chat dit :
— Je ne suis pas un ami et je ne suis pas un serviteur. Je suis le Chat qui s'en va tout seul, et je désire entrer dans votre Grotte.
La Femme dit :
— Alors, pourquoi n'es-tu pas venu la première nuit avec Premier Ami ?
Chat se fâcha très fort et dit :
— Chien Sauvage a-t-il fait des contes sur moi ? Alors la Femme rit et dit :
— Tu es le Chat qui s'en va tout seul, et tous lieux se valent pour toi. Tu n'es ami ni serviteur. Tu l'as dit toi-même. Va-t'en donc, puisque tous lieux se valent, te promener à ton gré.
Alors Chat fit semblant de regretter et dit :
— N'entrerai-je donc jamais dans la Grotte ? Ne m'assoirai-je jamais près du feu qui tient chaud ? Ne boirai-je jamais le lait tiède et blanc ? Vous êtes très sage et très belle. Vous ne devriez pas faire de mal, même à un Chat.
La Femme répondit :
— Je savais que j'étais sage ; mais belle, je ne savais pas. Soit. Nous ferons un marché. Si jamais je prononce un seul mot à ta louange, tu pourras entrer dans la Grotte.
— Et si tu en prononces deux ? dit le Chat.
— Cela n'arrivera jamais, dit la Femme ; mais si je prononce deux mots à ta louange, tu pourras t'asseoir près du feu dans la Grotte.
— Et si tu dis trois mots ? dit le Chat.
— Jamais cela n'arrivera, dit la Femme ; mais si je dis trois mots à ta louange, tu pourras laper le lait tiède et blanc trois fois le jour, à jamais.
Alors le Chat fit le gros dos et dit :
— Que le rideau qui ferme la Grotte, le Feu qui brûle au fond et les pots à lait rangés près du Feu soient témoins de ce qu'a juré mon Ennemie, Femme de mon Ennemi.
Et il s'en alla par les Chemins Mouillés des Bois Sauvages, remuant la queue et tout seul.
Cette nuit-là, quand l'Homme, le Cheval et le Chien revinrent de la chasse, la Femme ne leur parla pas du marché qu'elle avait fait avec le Chat, parce qu'elle avait peur qu'il ne leur plût point.
Chat s'en alla très loin et se cacha parmi les Mousses Mouillées des Bois Sauvages, tout seul, à son gré, pendant très longtemps, si long que la Femme n'y pensa plus. Seule, la Chauve-Souris, la petite Souris-Chauve, qui pendait tête en bas à l'intérieur de la Grotte, sut où il se cachait, et, tous les soirs, s'en allait voletant lui porter les nouvelles.
Un soir, Chauve-Souris dit :
— Il y a un Bébé dans la Grotte. Il est tout neuf, rose, gras et petit, et la Femme en fait grand cas.
— Ah ! dit le Chat aux écoutes ; et le Bébé, de quoi fait-il cas ?
— Il aime les choses moelleuses, douces et qui chatouillent. Il aime des choses tièdes à tenir dans les bras en s'endormant. Il aime qu'on joue avec. Il aime tout cela.
— Ah ! dit le Chat aux écoutes ; alors mon temps est venu.
La nuit après, Chat s'en vint par les Chemins Mouillés du Bois Sauvage et se cacha tout contre la Grotte jusqu'au matin où l'Homme, le Cheval et le Chien partirent pour la chasse. La Femme faisait la cuisine, ce matin-là, et le Bébé pleurait et l'empêchait de travailler. C'est pourquoi elle le porta hors de la Grotte et lui donna une poignée de cailloux pour jouer. Mais le Bébé continua de pleurer.
Alors le Chat avança sa patte pelote et toucha la joue du Bébé, qui fit risette ; et le Chat se frotta contre les petits genoux dodus et chatouilla du bout de la queue sous le petit menton gras, et le Bébé riait. Et la Femme, l'entendant, sourit.
Alors la Chauve-Souris — la petite Souris-Chauve qui pendait la tête en bas — dit :
— 0 mon Hôtesse, Femme de mon Hôte et Mère du Fils de mon Hôte, un sauvage enfant des Bois Sauvages est là qui joue très bellement avec votre Bébé.
— Béni soit-il, quelque nom qu'on lui donne, dit la Femme en se redressant. J'avais fort à faire ce matin et il m'a rendu service.
À cette même minute et seconde, Mieux Aimée, la Peau de cheval séchée qui pendait, la queue en bas, devant la porte de la Caverne, tomba — wouch... à cause qu'elle se rappela le marché conclu avec le Chat ; et quand la Femme alla pour la raccrocher — vrai comme je le dis —, voilà qu'elle vit le Chat installé bien aise dans la Grotte.
Ça, c'est le portrait du Chat qui s'en va par les Chemins Mouillés du Bois Sauvage, remuant la queue et tout seul. Il n'y a pas autre chose dans l'image, excepté des champignons. Ils ne pouvaient pas faire autrement que de pousser là, à cause que les Bois étaient si mouillés. La chose comme une motte sur la branche du bas n'est pas un oiseau. C'est de la mousse qui poussait là, parce- que les Bois Sauvages étaient si mouillés.
Au-dessous de l'image pour de vrai, il y en a une autre de la Caverne commode où l'Homme et la Femme s'installèrent après la venue du Bébé. C'était la Caverne d'été, et Us plantèrent de l'orge devant. L'Homme part sur le dos du Cheval chercher la Vache, afin de la ramener à la Grotte pour se faire traire. Il lève une main pour appeler le Chien qui a traversé à la nage pour courir après des Lapins.
— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi et Mère de mon Ennemi, dit le Chat, c'est moi ; car tu as prononcé un mot à ma louange, et maintenant je puis rester dans la Grotte, désormais et toujours. Pas moins, je suis le Chat qui s'en va tout seul, et tous lieux se valent pour moi.
La Femme fut très en colère et serra les lèvres et prit son rouet et se mit à filer.
Mais le Bébé pleurait que le Chat fût parti et la Femme n'arrivait plus à le faire taire, car il gigotait et se débattait et devenait violet.
— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi et Mère de mon Ennemi, dit le Chat, prends un bout du fil que tu files, attache-le à ton fuseau et laisse-le traîner par terre, et je te montrerai une Magie qui fera rire ton Bébé aussi fort qu'il pleure à présent.
— Je vais le faire, dit la Femme, parce que je suis à bout, mais je ne te dirai pas merci.
Elle attacha le fil au petit fuseau d'argile et le fit traîner par terre ; alors le Chat courut après et lui donna des coups de patte et fit des culbutes et l'envoya par-dessus son épaule et le poursuivit entre ses pattes de derrière et fit semblant de le perdre, et fonça dessus de nouveau jusqu'à ce que le Bébé rît aussi fort qu'il avait pleuré et jouât d'un bout de la grotte à l'autre tant qu'il fut las et s'installa pour dormir avec le Chat dans ses bras.
— Maintenant, dit Chat, je chanterai au Bébé une chanson qui l'empêchera de s'éveiller d'une heure.
Et il se mit à ronronner tout bas, tout doux, tout doux, tout bas, jusqu'à ce que le Bébé s'endormît.
La Femme sourit et les regarda tous deux et dit :
— Voilà qui fut très bien fait. Nul doute que tu sois très habile, ô Chat.
À la minute, à la seconde, Mieux Aimée, la fumée du Feu au fond de la Grotte descendit tout à coup de la voûte — poff ! — parce qu'elle se rappelait le marché fait avec le Chat, et quand elle se dissipa, vrai comme je le dis, voici le Chat installé bien aise auprès du feu !
— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi, et Mère de mon Ennemi, c'est moi ; car pour la seconde fois tu as parlé à ma louange, et maintenant j'ai droit de me mettre auprès du feu qui tient chaud, désormais et toujours. Pas moins, je suis le Chat qui s'en va tout seul, et tous lieux se valent pour moi.
Alors la Femme fut très en colère et défit ses cheveux et remit du bois sur le feu et sortit le grand os d'éclanche et se mit à faire un sortilège qui l'empêchât de dire un troisième mot à la louange du Chat. Ce n'était pas une magie à musique, Mieux Aimée, c'était une magie muette ; et bientôt il fit si tranquille dans la Grotte, qu'un petit, tout petit bout de souris sortit d'un coin noir et traversa en courant.
— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi et Mère de mon Ennemi, dit le Chat, cette petite souris fait-elle partie de ton sortilège ?
— Hou ! Oh ! là là ! Au secours !. Non, certes, dit la Femme en laissant tomber l'éclanche et en sautant sur l'escabeau devant le feu et en rattachant ses cheveux dare-dare, de peur que la souris n'y grimpât.
— Ah ! dit le Chat ouvrant l'œil. Alors la souris ne me fera pas de mal si je la mange ?
— Non, dit la Femme, en rattachant ses cheveux, mange-la vite et je t'en serai reconnaissante à jamais.
Chat ne fit qu'un bond et goba la petite souris. Alors la Femme dit :
— Merci mille fois. Le Premier Ami lui-même n'attrape pas les petites souris aussi vivement. Tu dois être très habile.
À la minute, à la seconde, Mieux Aimée, le Pot à Lait qui chauffait devant le feu se fendit en deux — ffft ! — parce qu'il se rappela le marché conclu avec le Chat ; et quand la Femme sauta à bas de l'escabeau — vrai comme je le dis ! — voilà le Chat qui lapait le lait tiède et blanc resté au creux d'un des morceaux.
— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi et Mère de mon Ennemi, dit le Chat, c'est moi. Car tu as dit trois mots à ma louange et, maintenant, je pourrai boire le lait tiède et blanc trois fois le jour à tout jamais. Mais, pas moins, je suis le Chat qui s'en va tout seul et tous lieux se valent pour moi.
Alors la Femme rit et mit devant le Chat un bol de lait tiède et blanc et dit :
— Ô Chat, tu es aussi habile qu'un homme, mais souviens-toi, ton marché ne fut conclu avec l'Homme ni le Chien, et je ne sais pas ce qu'ils feront en rentrant.
— Que m'importe, dit le Chat. Pourvu que j'aie ma place dans la Grotte, près du feu et mon lait tiède et blanc trois fois le jour, je ne me soucie pas de l'Homme ni du Chien.
Ce soir-là, quand l'Homme et le Chien rentrèrent dans la Grotte, la Femme leur dit l'histoire du marché, tandis que le Chat, assis au coin du feu; souriait en écoutant. Alors l'Homme dit :
— Oui, mais il n'a pas fait de marché avec moi ni avec tous les Hommes qui me ressemblent.
Alors il retira ses deux bottes de cuir, il prit sa hachette de pierre (ce qui fait trois) et les rangea devant lui et dit :
— Maintenant nous ferons marché à notre tour. Si tu n'attrapes pas les souris tant que tu seras dans la Grotte à jamais et toujours, je te jetterai ces trois choses partout où je te verrai, et de même feront après moi tous les Hommes qui me ressemblent
— Ah ! dit la Femme aux écoutes, tu es un très habile Chat, mais pas autant que mon Homme.
Le Chat compta les trois choses (elles avaient l'air très dures et bosselées), et il dit :
— J'attraperai des souris tant que je serai dans la Grotte à jamais et toujours ; mais, pas moins, je suis le Chat qui s'en va tout seul et tous lieux se valent pour moi.
— Pas tant que je serai par là, dit l'Homme. Si tu n'avais pas dit ces derniers mots, j'aurais serré ces choses pour jamais et toujours, mais à présent je te jetterai mes deux bottes et ma hachette de pierre (ce qui fait trois) toutes les fois que je te rencontrerai. Et ainsi feront après moi tous les Hommes qui me ressemblent.
Alors le Chien dit :
— Attends une minute. Il n'a pas fait marché avec moi ni avec tous les Chiens qui me ressemblent.
Et il montra les dents et dit :
— Si tu n'es pas gentil pour le Bébé pendant que je suis dans la Grotte, je te courrai après jusqu'à ce que je t'attrape, et quand je t'attraperai je te mordrai. Et ainsi feront avec moi tous les Chiens qui me ressemblent.
— Ah ! dit la Femme aux écoutes. C'est là un très habile Chat, mais pas autant que le Chien.
Chat compta les crocs du Chien (ils avaient l'air très pointus), et il dit :
— Je serai gentil pour le Bébé tant que je serai dans la Grotte et pourvu qu'il ne me tire pas la queue trop fort, à jamais et toujours. Mais, pas moins, je suis le Chat qui s'en va tout seul et tous lieux se valent pour moi !
— Pas tant que je suis là, dit le Chien. Si tu n'avais pas dit ces derniers mots, j'aurais refermé ma gueule pour toujours et jamais : mais à présent je te ferai grimper aux arbres en quelque endroit que je te trouve. Et ainsi feront après moi tous les Chiens qui me ressemblent.
Alors l'Homme jeta ses deux bottes et sa hachette de pierre (ce qui fait trois), et le Chat s'enfuit hors de la Grotte et le Chien courut et le fit monter aux arbres ; et de ce jour à celui-ci, Mieux Aimée, trois Hommes sur cinq ne manqueront jamais de jeter des choses à un Chat quand ils le rencontrent, et tous les Chiens courront après et le feront grimper aux arbres. Mais le Chat s'en tient au marché de son côté pareillement. Il tuera les souris, il sera gentil pour les Bébés tant qu'il est dans la maison et qu'ils ne lui tirent pas la queue trop fort. Mais quand il a fait cela, entre-temps, et quand la lune se lève et que la nuit vient, il est le Chat qui s'en va tout seul et tous lieux se valent pour lui. Alors il s'en va par les Chemins Mouillés du Bois Sauvage, sous les Arbres ou sur les Toits, remuant sa queue, solitaire et sauvage.
Invité- Invité
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
Abraham de Vermeil — Poésies
Le baiser en l’Amour est l’octave en Musique,
Vous en avez prins un, et vous en voulez deux ;
Pourquoy enervez-vous les accords amoureux,
C’est pecher, disiez-vous, contre la Theorique.
Non je ne baise point qu’en pure Arithmetique,
Respondis-je soudain, deux baisers savoureux
Font nombre, l’unité est un rien mal heureux
Payez moi, vous devez une chose Physique.
Que vous estes mauvais, repliquastes vous ors,
Qui pourroit resister à argumens si forts,
Qui me font succomber en si juste querelle ?
Moi respondit Amour, et d’un dard furieux,
Qu’il trempa plusieurs fois aux flammes de voz yeux,
Il m’enfonça le cœur d’une playe immortelle.
Le baiser en l’Amour est l’octave en Musique,
Vous en avez prins un, et vous en voulez deux ;
Pourquoy enervez-vous les accords amoureux,
C’est pecher, disiez-vous, contre la Theorique.
Non je ne baise point qu’en pure Arithmetique,
Respondis-je soudain, deux baisers savoureux
Font nombre, l’unité est un rien mal heureux
Payez moi, vous devez une chose Physique.
Que vous estes mauvais, repliquastes vous ors,
Qui pourroit resister à argumens si forts,
Qui me font succomber en si juste querelle ?
Moi respondit Amour, et d’un dard furieux,
Qu’il trempa plusieurs fois aux flammes de voz yeux,
Il m’enfonça le cœur d’une playe immortelle.
Invité- Invité
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
Abraham de Vermeil - Poésies
Voz yeux plus prompts qu'esclairs, plus subtils que la foudre,
Plus beaux que le Soleil, plus parfaits que les Cieux :
Plus forts que la nature, et plus grands que les Dieux,
Sont les buchers ardents qui me mettent en poudre :
Or pouldre de voz yeux vous me verrez dissouldre
En atomes biaisant par le vuide ocieux,
Puis assembler par sort un rond harmonieux,
Grand monde esclos d'un corps qu'on avoit veu resouldre :
Alors tout estonné d'un compagnon si beau,
Ouvrira de regret le Caos son tombeau,
Et s'ensevelissant perdra vostre memoire :
Belle, ne craignez point, si mon embrasement
Me peut rendre immortel, un seul embrassement
Vous peut rendre immortelle au monde de ma gloire.
Voz yeux plus prompts qu'esclairs, plus subtils que la foudre,
Plus beaux que le Soleil, plus parfaits que les Cieux :
Plus forts que la nature, et plus grands que les Dieux,
Sont les buchers ardents qui me mettent en poudre :
Or pouldre de voz yeux vous me verrez dissouldre
En atomes biaisant par le vuide ocieux,
Puis assembler par sort un rond harmonieux,
Grand monde esclos d'un corps qu'on avoit veu resouldre :
Alors tout estonné d'un compagnon si beau,
Ouvrira de regret le Caos son tombeau,
Et s'ensevelissant perdra vostre memoire :
Belle, ne craignez point, si mon embrasement
Me peut rendre immortel, un seul embrassement
Vous peut rendre immortelle au monde de ma gloire.
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Vita nova, Dante (Oeuvre de jeunesse, précédant La Divine Comédie)
Neuf fois depuis ma naissance, le ciel de la lumière était retourné au même point de son évolution, quand apparut à mes yeux pour la première fois la glorieuse dame de mes pensées, que beaucoup nommèrent Béatrice, ne sachant comment la nommer.
Elle était déjà à cette période de sa vie où le ciel étoilé s'est avancé du côté de l'Orient d'un peu plus de douze degrés, de sorte qu'elle était au commencement de sa neuvième année, quand elle m'apparut, et moi à la fin de la mienne.
Je la vis vêtue de rouge, mais d'une façon simple et modeste, et parée comme il convenait à un âge aussi tendre. A ce moment, je puis dire véritablement que le principe de la vie que recèlent les plis les plus secrets du coeur se mit à trembler si fortement en moi que je le sentis battre dans toutes les parties de mon corps d'une façon terrible, et en tremblant il disait ces mots : ecce Deus fortior me qui veniens dominabitur mihi. [Voici un Dieu plus fort que moi, qui viendra me dominer.] Puis l'esprit animal qui habite là où tous les esprits sensitifs apportent leurs perceptions fut saisi d'étonnement et, s'adressant spécialement à l'esprit de la vision, dit ces mots : apparuit jam beatitudo vostra [C'est votre Béatitude qui vous est apparue.].
Puis, l'esprit naturel qui réside là où s'articule la parole se mit à pleurer, et en pleurant il disait : heu miser ! quia frequenter impeditus ero deinceps. [«Malheureux que je suis, je vais me trouver souvent bien empêché.»
Depuis ce temps, je dis que l'Amour devint seigneur et maître de mon âme, et mon âme lui fut aussitôt unie si étroitement qu'il commença à prendre sur moi, par la vertu que lui communiquait mon imagination, une domination telle qu'il fallut m'en remettre complètement à son bon plaisir.
Il me commandait souvent de chercher à voir ce jeune ange ; et c'est ainsi que dans mon enfance je m'en allais souvent chercher après elle. Et je lui voyais une apparence si noble et si belle que certes on pouvait lui appliquer cette parole d'Homère. «Elle paraissait non la fille d'un homme mais celle d'un Dieu.»
Et, bien que son image ne me quittât pas, m'encourageant ainsi à me soumettre à l'Amour, elle avait une fierté si noble qu'elle ne permit jamais que l'Amour me dominât par delà des conseils fidèles de la raison tels qu'il est si utile de les entendre dans ces sortes de choses. Aussi, comme il peut paraître fabuleux que tant de jeunesse ait pu maîtriser ainsi ses passions et ses impulsions, je me tairai et, laissant de côté beaucoup de choses qui pourraient être prises là d'où j'ai tiré celles-ci, j'en arriverai à ce qui a imprimé les traces les plus profondes dans ma mémoire.
Après que furent passées neuf années juste depuis la première apparition de cette charmante femme et le dernier jour, je la rencontrai vêtue de blanc, entre deux dames plus âgées. Comme elle passait dans une rue, elle jeta les yeux du côté où je me trouvais, craintif, et, avec une courtoisie infinie, dont elle est aujourd'hui récompensée dans l'autre vie, elle me salua si gracieusement qu'il me sembla avoir atteint l'extrémité de la Béatitude. L'heure où m'arriva ce doux salut était précisément la neuvième de ce jour. Et comme c'était la première fois que sa voix parvenait à mes oreilles, je fus pris d'une telle douceur que je me sentis comme ivre, et je me séparai aussitôt de la foule.
Rentré dans ma chambre solitaire, je me mis à penser à elle et à sa courtoisie, et en y pensant je tombai dans un doux sommeil où m'apparut une vision merveilleuse.
Il me sembla voir dans ma chambre un petit nuage couleur de feu dans lequel je distinguais la figure d'un personnage d'aspect inquiétant pour qui le regardait; et il montrait lui-même une joie vraiment extraordinaire, et il disait beaucoup de choses dont je ne comprenais qu'une partie, où je distinguais seulement : «Ego dominus tuus.» [Je suis ton maître.] Il me semblait voir dans ses bras une personne endormie, nue, sauf qu'elle était légèrement recouverte d'un drap de couleur rouge. Et en regardant attentivement, je connus que c'était la dame du salut, celle qui avait daigné me saluer le jour d'avant.
Et il me semblait qu'il tenait dans une de ses mains une chose qui brûlait, et qu'il me disait : «Vide cor tuum.» [Vois ton coeur.] Et quand il fut resté là un peu de temps, il me semblait qu'il réveillait celle qui dormait, et il s'y prenait de telle manière qu'il lui faisait manger cette chose qui brûlait dans sa main, et qu'elle mangeait en hésitant. Après cela, sa joie ne tardait pas à se convertir en des larmes amères ; et, prenant cette femme dans ses bras, il me semblait qu'il s'en allait avec elle vers le ciel.
Je ressentis alors une telle angoisse que mon léger sommeil ne put durer davantage, et je m'éveillai.
Je commençai aussitôt à penser, et je trouvai que l'heure où cette vision m'était apparue était la quatrième de la nuit, d'où il résulte qu'elle était la première des neuf dernières heures de la nuit. Et tout en songeant à ce qui venait de m'apparaître, je me proposai de le faire entendre à quelques-uns de mes amis qui étaient des trouvères fameux dans ce temps-là. Et, comme je m'étais déjà essayé aux choses rimées, je voulus faire un sonnet dans lequel je saluerais tous les fidèles de l'Amour, et les prierais de juger de ma vision. Je leur écrivis donc ce que j'avais vu en songe :
A toute âme éprise et à tout noble coeur
A qui parviendra ceci
Afin qu'ils m'en retournent leur avis,
Salut dans la personne de leur Seigneur, c'est-à-dire l'Amour.
Déjà étaient passées les heures
Où les étoiles brillent de tout leur éclat,
Quand m'apparut tout a coup l'Amour
Dont l'essence me remplit encore de terreur.(...)
Odime- Messages : 1104
Date d'inscription : 18/02/2014
Age : 98
Re: Nouveau, toujours, bonjour!
Gallinago tu m'agaces. J'ai lu ce conte de Kipling hier soir et l'ai déposé avec soin dans un coin de ma mémoire, "pour quand". Il va falloir que je trouve autre chose maintenant, c'est malin tiens.
Le Chat et le Miroir
Philosophes hardis, qui passez votre vie
À vouloir expliquer ce qu'on n'explique pas,
Daignez écouter, je vous prie,
Ce trait du plus sage des chats.
Sur une table de toilette
Ce chat aperçut un miroir ;
Il y saute, regarde, et d'abord pense voir
Un de ses frères qui le guette.
Notre chat veut le joindre, il se trouve arrêté.
Surpris, il juge alors la glace transparente,
Et passe de l'autre côté,
Ne trouve rien, revient, et le chat se présente.
Il réfléchit un peu : de peur que l'animal,
Tandis qu'il fait le tour, ne sorte,
Sur le haut du miroir il se met à cheval,
Deux pattes par ici, deux par là ; de la sorte
Partout il pourra le saisir.
Alors, croyant bien le tenir,
Doucement vers la glace il incline la tête,
Aperçoit une oreille, et puis deux... à l'instant,
À droite, à gauche il va jetant
Sa griffe qu'il tient toute prête :
Mais il perd l'équilibre, il tombe et n'a rien pris.
Alors, sans davantage attendre,
Sans chercher plus longtemps ce qu'il ne peut comprendre,
Il laisse le miroir et retourne aux souris :
Que m'importe, dit-il, de percer ce mystère ?
Une chose que notre esprit,
Après un long travail, n'entend ni ne saisit,
Ne nous est jamais nécessaire.
Jean-Pierre Claris de Florian
Le Chat et le Miroir
Philosophes hardis, qui passez votre vie
À vouloir expliquer ce qu'on n'explique pas,
Daignez écouter, je vous prie,
Ce trait du plus sage des chats.
Sur une table de toilette
Ce chat aperçut un miroir ;
Il y saute, regarde, et d'abord pense voir
Un de ses frères qui le guette.
Notre chat veut le joindre, il se trouve arrêté.
Surpris, il juge alors la glace transparente,
Et passe de l'autre côté,
Ne trouve rien, revient, et le chat se présente.
Il réfléchit un peu : de peur que l'animal,
Tandis qu'il fait le tour, ne sorte,
Sur le haut du miroir il se met à cheval,
Deux pattes par ici, deux par là ; de la sorte
Partout il pourra le saisir.
Alors, croyant bien le tenir,
Doucement vers la glace il incline la tête,
Aperçoit une oreille, et puis deux... à l'instant,
À droite, à gauche il va jetant
Sa griffe qu'il tient toute prête :
Mais il perd l'équilibre, il tombe et n'a rien pris.
Alors, sans davantage attendre,
Sans chercher plus longtemps ce qu'il ne peut comprendre,
Il laisse le miroir et retourne aux souris :
Que m'importe, dit-il, de percer ce mystère ?
Une chose que notre esprit,
Après un long travail, n'entend ni ne saisit,
Ne nous est jamais nécessaire.
Jean-Pierre Claris de Florian
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